Historique de l'orgue

( diapason à 431 HZ à 27°)

C'est en 1966 que Jean-Marie LEOUFFRE achète chez un brocanteur un petit instrument datant de la fin du XIXe siècle dans un état très délabré. Il demande  à Michel DELUZ, restaurateur de pianos anciens, de construire à Dauphin  à partir des restes de cet instrument, un orgue de type provençal. Sans  prétention aucune, il devait servir pour les offices à l'église du village. A cette époque-là, personne ne pouvait imaginer qu'il deviendrait un orgue de concert...

Avec l'aide de Michel BERGER et de Jean-Marie LEOUFFRE, Michel DELUZ a mené à terme ce projet entre 1966 et 1978 suivant l'impulsion créée par la réédition du « Dom Bédos » par les éditions Barenreiter, augurant un fantastique mouvement de recherche et de contestation dans les milieux de la facture d'orgue en plein renouvellement.

L'instrument, pièce unique en son genre, a eu les honneurs, en couverture comme dans le texte, de l'important ouvrage de Jean-Marie MARTINET « 2000 ans d'orgues », éditions Gérard LOUIS, 2006.

Détails techniques

L'achat réalisé chez l'antiquaire aixois se compose d'une grosse caisse avec des jalousies sur le devant. Derrière une estrade pour l'organiste, permettant de jouer sur un clavier juché au sommet de la caisse.

À l'intérieur des tuyaux serrés comme des sardines dans leur boîte.
Quatre jeux : Flûte 8,Voix céleste, Salicional, Prestant, posés sur une sommier de 42 notes. Pas d'abrégé; mécanique en éventail bien faite pour durcir les muscles du musicien.
Tout cela dans un état très avancé de ruine. En résumé un sommier incomplet de quatre jeux, des tuyaux à transformer, des touches de clavier, un soufflet, voilà tout ce qu'on pouvait conserver pour faire un orgue... un vrai.
Ainsi, Michel DELUZ, appelé au chevet de la momie, proposa de réaliser une gageure dont le résultat que nous entendons maintenant montre qu'elle a été conduite à terme et réussie.
Il s'agissait, en tenant compte qu'il y avait quelques tuyaux anciens transformés au XIXe siècle, de réaliser un instrument du type provençal baroque (au croisement des influences italienne et française).

Le résultat

Le résultat actuel sera atteint en trois périodes de travaux :

I/ En 1968.

  • Mécanique suspendue neuve à l'italienne;

  • Touches d'origine rallongées;

  • Quatre jeux refaits uniquement avec le matériel existant.

Montre 8 - Flûte 8 - Prestant - Doublette.

  • Buffet neuf.

II/ En 1969.

  • Complément de sommier neuf pour les graves, ce qui porte l' instrument à 54 notes ;

  • Extension du sommier pour trois jeux supplémentaires;

  • Pédalier accroché;

  • Cinq rangs de pleins jeux neufs

Composition : Montre 8 - Flûte 8 - Prestant - Doublette - Fourniture 2r - Cymbale 3r.

Des ennuis dus à l'humidité de l'église entraînent un relevage en 1977.
Par ailleurs, la quantité d'harmonie du plein jeu réclame que le reste soit revu sans compromis, tant en tailles qu'en harmonie et que le dernier jeu prévu soit posé.

III/ En 1978.

  • Montre - Bourdon - Prestant - Doublette - Fourniture2r- Cymbale3r.

  • Voix humaine. (à la française, aux cotes de Don Bédos).

  • Caractéristique de l'harmonie : bouches basses - tailles fines - harmonie à bouches lisses, sans dents.

  • Tuyaux coupés au ton.

  • Le type d'harmonisation à tailles fines permet n'importe quel mélange de jeux.

L'esthétique

La décoration du buffet de l'instrument, riche et pleine de vie, est entièrement due au talent de Michel BERGER.
Conçue dans le goût méditerranéen suivant un type répandu en Italie, elle évoque dans sa naïveté aussi bien la gentillesse des meubles peints de la région d'Arles, que la joie primesautière de la décoration polychrome italienne, surtout de L'ARTE POVERA de la Venise du XVIIIe siècle, dont les rapports avec l'art provençal de la même époque sont particulièrement évidents.

Relevage 2020

par Frédéric et Catherine Thibault, facteurs d'orgue à Roquevaire

« En pratiquant le relevage de l'orgue en 2020, on a pu prouver que les éléments anciens qui le composent sont les restes d'un orgue installé en 1872 dans un couvent marseillais par le facteur François Mader . Entretenu par nous depuis 2005, la nécessité d'une restauration a pris place petit à petit dans les esprits, justifiée par le temps passé depuis 1968. La mécanique ayant déjà été partiellement remise en état, la restauration a porté sur les éléments suivants :

-le sommier, grand coffre de bois sur lequel reposent les quelques 500 tuyaux et à l'intérieur duquel des mécaniques répartissent et dirigent le vent vers les tuyaux ;

-le soufflet dont les charnières en peau de mouton avaient fini par sécher et risquaient de rompre;

-le mécanisme de régulation de la soufflerie ;

-la révision de l'ensemble des tuyaux ;

-la restauration des mécanismes de tirage des jeux ;

-la restauration du clavier de pédale ;

Pour cela ces éléments ont été déposés et transportés en atelier, nettoyés et soigneusement restaurés, pour permettre un usage fiable.

Accorder les tuyaux dans le respect du diapason et du tempérament d'origine. »


Appel à don

Les travaux de relevage ont eu lieu grâce à l'avance de trésorerie consentie par une généreuse adhérente de l’association.

L’association  continue son appel aux donateurs pour l'aider à rembourser cette dette, contre un reçu fiscal pour déduction d' impôt.

Il reste à ce jour ( septembre 2023) encore 5500€ à rembourser

(cf. « nous aider »).


723 route de la Rencontre 04300 Dauphin
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